© Catherine

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Angelika

lundi 1 mai 2023 06:40

Pendant les jours écoulés, des situations de veille me sont venues à l’esprit : toutes étaient liées à la nuit. Des enfants malades, des soucis. Là, je suis présente à la levée du jour. Une avidité de voir. Je m’approche de la vitre. Tout près. Les premiers chalands arrivent à la boulangerie qui m’avait embaumée de ses odeurs avant ma montée.

Les nuages à l’horizon s’imposent à moi. Sombres, menaçants. Je me corrige dans la tête : « c’est bien qu’il pleuve… ». Ma raison personnelle et ma compréhension de la nécessité de l’eau s’entremêlent.

            Puis quelques gouttelettes. J’aurais presque raté la levée du disque rouge à l’horizon… ! Il monte, monte, et disparaît derrière les nuages qui lui avaient ménagé un espace. Quelle intensité. Et puis les nuages l’avalent.

            A l’horizon devant moi un jeu d’ombres chinoises. Les niveaux des collines se découpent. Le tapotement de la pluie devient plus intense. Je m’éloigne de la vitre. Le rayon lumineux forme un cadre. Léger. Suspendu. Il y a ces bâtiments qui veulent rentrer dans le cadre. D’autres se dérobent. Rester en dehors.

La pluie s’accentue. Tambourine. Les nuages montent de la vallée…et la vision, l’intensité de la sphère rouge du soleil.

Que voici une mésange qui gambade. Impossible. La pluie ne semble pas l’impressionner. Les voix des oiseaux sont à peine perceptibles. Mais les mouvements sont légers, alertes.

Mon heure de veille ? Est-ce moi qui ai veillé ou est-ce le monde a veillé avec moi ?