© Lucie

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Catherine

mardi 2 août 2022 06:37

Etrange. Puissant. Bouleversant. Contraste. 

Quel mélange d’émotions et de sensations contradictoires ! 

Une boîte face à l’immensité du monde. Un monde en noir et blanc. Le soleil éclaire mais ne se montre pas encore.  

Différence entre lever du jour et lever de soleil.  

Contraste entre le silence de l’abri et le bruit de moteur (je voulais écrire bruit du monde…je laisse le lapsus) 

Contraste entre la sensation oppressante de l’enfermement, séparée de l’espace terrestre par une vitre. Désir puissant de la briser.  

Je suis renvoyée à mes propres enfermements passés et peut-être encore présents.  

Claustrophobe. Oppressée par les cadres.  

Cadre de la boîte, cadre lumineux du néon.  

Refus du cadre. Comme toujours. Je m’assieds, m’appuie contre la paroi. Je suis au niveau de la muraille, à la hauteur des plantes sauvages qui semblent frémir à l’apparition du soleil.  

Le soleil se lève vite. Impression, sensation, perception, que la Terre tourne, que la boîte bouge. Vertige proche du malaise.  

Progressivement, la couleur naît, les arbres verdissent. Et le soleil blanchit comme s’il se vidait des couleurs chaudes pour habiller le monde. 

J’avais enlevé mes lunettes, mes chaussures, assise, les yeux fermés avec la légère culpabilité du mauvais disciple qui s’endort au jardin des oliviers.

Et puis, je peux remettre mes chaussures, me relever, me tenir droite dans le cadre, devenir bonne veilleuse… 

Et…Lucie toque à la porte. C’est fini. Déjà ?