© Catherine

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Catherine

lundi 5 décembre 2022 08:10

Marche d’approche, petite glissade dans l’escalier, fine couche de verglas sur le bois… ce bois si doux si chaud lors de ma veille de juin !

Que c’est drôle de traverser le temps, les mois, les saisons et me retrouver emmitouflée ce matin, dans ma double peau et coiffée de ma double casquette… je préfère l’idée d’une double étoffe, ou plutôt double pelisse ! Et d’un chapeau.

Au fait, serais-je un agent double ? Veilleuse et accompagnatrice.

J’en rêvais, et voilà je m’accompagne. Je me plaisais à cette idée, en me demandant si j’allais bien remplir mes rôles.

Je me remercie de m’ouvrir l’abri, et c’est parti, à tout à l’heure ! Je me mire dans un miroir sans tain, éteint ? Cette fois je n’irai pas faire la laveuse de vitre, ni le clown sur le rempart. Ce matin – 1°C, ma 1ère gelée.

Je me laisse porter par la rêverie ; ce voile éphémère disparaîtra bientôt, – j’espère – pour laisser place à la vue, à la ville… mais ce sera peut-être après mon départ, dommage, un peu.

« Néant en moins » des formes se dessinent, écran total puis des ajourés se forment, dévoilés par les ruissellements. Je scrute au travers, et petit à petit le tissu opaque devient étamine, laissant apparaître, enfin, la vallée au loin.

Accompagnatrice, quelle photo vais-je bien pouvoir faire ? Difficile d’être au four et au moulin… ce sera à l’intérieur !

Tout à coup, une autre toile se dessine sur le carreau. Mi-toile d’araignée mi-hélice de ventilateur. J’ai même pensé à un cercle chromatique, mais blanc ! Saturé ! Serait-ce un vestige de l’été, lorsqu’il faisait si chaud ? J’imagine la personne qui veillait en pleine chaleur avec le ventilo collé à la vitre, qui a laissé son empreinte, éphémère aussi, et qui disparaîtra avec le soleil aujourd’hui.
Et voilà que l’abri s’inonde de lumière et c’est l’heure ! Je toque à la porte pour m’annoncer que c’est fini.