© Jo

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Colette

dimanche 4 septembre 2022 19:25

Je suis montée à l’abri par un escalier qui bifurque où ? Je ne sais pas… Du bois chaud qui sent bon m’entoure, une grande fenêtre donne sur un paysage connu et reconnu. Capde c’est ma ville j’y suis née, j’y ai grandi, travaillé, je la connais dans ses moindres recoins. J’y ai ri et pleuré, mais voilà que je commence par regarder cette grosse muraille ancienne, solide comme un roc, qui date des « gaulois », tout ce passé, ici. Puis une forêt d’arbres verts qui remue avec le vent, un est malade, un autre est mort. C’est normal. Puis une rivière, le Lot, qui coule comme le temps qui passe mais qui nourrit les jardins et donc les jardiniers de Capdenac. Puis le soleil avance et je cherche ma maison que je viens de vendre. J’y ai vécu 25 ans, pile au milieu de ce carré de lumière. Je vois les maisons de mes amis, celle de mon père est cachée par un gros chêne. Et ma future maison qui est en construction je ne la trouve pas… C’est du futur ! La cloche sonne 20h00. Le soleil est parti, je regarde le ciel bleu parsemé de nuages, avec un ou deux corbeaux, parfaite carte postale. La fenêtre lumineuse s’illumine encore plus et je vois mes pieds, puis ma silhouette au-dessus de la ville et je recule, l’abri a l’air de s’agrandir derrière aussi. Je me mets au milieu sur la ligne – le passé est-il devant ou derrière moi ? Bizarre. Hier, c’était la fête, je suis sortie au Paris. Depuis trois ans la pandémie nous a cloîtré dedans, des jeunes ont grandi et prendront possession de la ville, c’est rassurant, ça continue la vie de Capde… J’ai veillé Capde et ses habitants et ses animaux et mon amie a fait de même ce matin, et toute une chaîne d’autres personnes. merci aux organisateurs de cette expérience.