© François

© François

Daniel

mardi 21 février 2023 17:29

J’ai veillé sur une ville endormie… ou une ville morte… je ne sais.
Endormie la nature. Aucun bourgeon visible sur les branches des arbres à flanc de falaise.
Endormie la rivière. Si ce n’est l’écume blanche de la jetée sur la droite qui témoigne de l’écoulement de l’eau, on pourrait croire que la rivière a cessé de couler.
Endormie la gare ferroviaire tombée en déshérence… malgré les nombreux rails de triage. Seules deux locomotives diesel ont manœuvré, comme par jeu, en stationnant sur le pont qui enjambe la rivière. Les ponts ont-ils été construits pour permettre les manœuvres des trains ???
Endormis enfin… et eux pour de bon… les milliers de morts dans ce cimetière à l’écart de la ville.

La vie semble absente. Pratiquement aucuns piétons observés durant l’heure de veille. Seul le flot ininterrompu des voitures qui vont et viennent dans tous les sens, mais les voitures et camions sont-ils des êtres vivants ? Au bruit qu’ils font et qui monte à mes oreilles, il semblerait que non !

Seuls témoignages de vie, quelques fumées provenant de feux épars sur les collines dominant Capdenac. Des feux allumés par l’homme pour faire disparaître des végétaux inutiles. Leurs fumées montant vers le ciel comme l’encens dans les églises.

Autre témoignage de vie… une centaine de corbeaux qui suivent un tracteur en train de labourer le champ en bordure de la rivière. Les oiseaux se régalent des milliers de vers de terre mis à jour par le soc de la charrue. Pauvres lombrics !

La brume monte du Lot, les nuages sont de plus en plus lourds. La nuit s’avance…

J’ai aimé veiller sur toi, Capdenac. Bonne nuit… mais demain réveille-toi et vis !!!