© Catherine

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Fred

jeudi 18 mai 2023 06:19

J’ai commencé ma veille par un tête à tête avec une fleur rose dont je ne connais pas le nom. Puis un oiseau noir est passé. Il m’a distrait. Je ne connais pas son nom à lui non plus. Je n’avais d’ailleurs jamais remarqué qu’il avait un petit bec crochu. J’étais là depuis 3 minutes et je commençais peut-être à m’ennuyer un peu quand deux mobylettes sont passées. Elles ont traversé la ville. Le bruit de leur moteur m’arrivait avec un peu de décalage, comme dans les films mal synchronisés.

A mon tour, pour tromper l’ennui qui pointait, je suis parti me promener dans la ville. Je l’ai traversée, retraversée, arpentée de toute part. J’ai commencé à penser aux maisons dans lesquelles j’étais entré. Toutes les maisons dans lesquelles j’étais entré. Pour chaque rue. J’ai circulé ce matin dans toutes les rues. Je n’ai pas trouvé une rue dans laquelle je n’étais pas au moins une fois entré dans une maison. Cette promenade de maison en maison à fait surgir de nombreux souvenirs, j’ai revu des gens, des amis, des connaissances, des absences …

J’ai trouvé toutes les maisons dans lesquelles j’ai habité. J’ai repris les chemins de l’école, du collège, de la gare. Ceux que j’empruntais et ceux que mes enfants ont également pris plus tard. J’ai marché ce matin dans la rue de l’école maternelle avec mes garçons. Un dans chaque main. Une somme de souvenirs a fabriqué la ville sur laquelle je veille ce matin. Ma ville, celle que je connais par cœur et qui m’a réservé un grand huit émotionnel ce matin en m’invitant à plonger ainsi dans ses creux, ses plis, ses histoires et mon bout de vie ici.

Le soleil a fait une très timide apparition. Quelques minutes, peut-être quelques secondes seulement. Puis il a filé. Je pense qu’il est parti se recoucher, il a certainement trouvé qu’il était un peu tôt pour un jour férié.

Merci Catherine pour ton travail.