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Hélène

lundi 7 novembre 2022 16:04

Je vais écrire sur l’autre page ………………………………………………………

Rendez-vous à Capdenac-le-haut, dans le Lot, par l’Aveyron. Et pourtant c’est sur Capdenac-Gare qu’il faut veiller. Première impression, immédiatement, je pense à Port-Bou, en entrant dans l’abri.
Je pense à ce couloir qui descend vers la mer, en souvenir des hommes, des femmes qui fuient. Je pense à Walter Benjamin. Mais ici pas de mer. Et puis je pense toujours à la Catalogne. La gare de Capdenac me rapproche de Cerbère, du rayon vert. Mais ici, pas de coucher de soleil, je ne le vois pas. Je scrute. Je vois des voitures, des maisons, dont une verte, incongrue, quelques humains, dont un en trottinette électrique, incongru aussi. Une petite ville, en toits de tuiles, je m’attendais à de l’ardoise, à du gris, mais les tuiles sont sombres. Plusieurs vols d’oies ou de canards, quelques rapaces, des hirondelles, enfin je crois, des bourdons dodus, et une pipistrelle avant mon départ. Et le reflet des lumières dans le Lot, la lumière du stade, celles d’un gymnase, et un cadre derrière moi qui clôt l’espace. Je me demande si l’on peut me voir. Et puis je pense au deuil nécessaire, néant et incompréhensible. Triste par moment. Tu n’aurais pas aimé, papa. J’aurais dû te convaincre de la nécessité de cette veille. Ce n’est plus un sujet que je pourrais aborder avec toi. Plus aucun maintenant, mais cette veille me rappelle la tienne. Puis la lune comme une bulle de savon, se lève au loin. C’est riant et agréable. Elle file vite. Ici, la mer, c’est le ciel.