© Mélina

© Mélina

Maël

jeudi 2 février 2023 17:02

Un passage d’hiver, les arbres nus, branches frêles totems.
Ciel bleu très dégagé, lune en coin en haut à gauche.
Le halo carré de lumière venu du « nid » dessine les contours d’un seuil dans le vide quelques mètres au-delà de l’aplomb de mes orteils.
Envie de coller le nez à la vitre, à gauche, à droite, en haut, en bas : jusqu’où je peux voir ?!
De l’intime de cet espace-bulle suspendu sur cette crête de pierre à l’universel béant d’une vallée habitée. Entre moi ici et le monde-là : le vide.
Un plein d’air… Vertige et vertical sont de la même famille.
Suspension physique et temporelle, recul et reclus sont-ils de la même famille ?
Le vide s’étend comme un appel à le fouler, en hauteur l’air a une odeur différente.
Les points d’appuis de l’œil se répercutent en pensées, quelques os craquent, je m’étire, l’heure fuse. Me reste une réflexion : Pour veiller sans surveiller il est nécessaire de diluer sa présence, de se fondre, éviter les préjugés parasites et inquisiteurs, être au moment présent une simple conscience et n’appliquer sur le monde qu’une intense humilité et la naïveté curieuse d’un regard nouveau-né.