© Catherine

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Maxime

jeudi 27 octobre 2022 08:21

Je suis frappé en entrant dans la boîte par ce cadre de néon qui habite la structure. Il a transformé mon expérience de veille. Dessinant un seuil séparant l’espace en deux à l’intérieur, reflété dans la vitrine, il se découpe dans le paysage en rupture avec les courbes des collines qui se succèdent jusqu’à l’horizon, ou celles des rails, plus souples qui serpentent en contre bas. Ce sont donc au total trois seuils, trois cadres qui nous font face, prolongeant ce couloir dans le vide. Je me sens alors poussé à les franchir, me plaçant alternativement tout contre la vitre ou tout au fond, près du radiateur. Je ne pourrai pourtant jamais traverser cette dernière fenêtre, suspendue dans le vide. Sa présence s’estompe à mesure que le soleil se fait pressentir au loin, et s’évanouit presque lorsqu’il transperce la dernière ligne de crête à l’horizon. Cet astre jaloux ne supporterait-il pas la présence de la lumière chaude de ces lampes ? Bien qu’atténuée, la matérialité du rectangle de lumière reste palpable, me rappelant à la conscience de ce que je suis en train de faire lorsque mon esprit s’attache à éplucher les couches successives du paysage, de ces remparts tout proches à portée de bras, jusqu’aux minuscules pylônes électriques qui semblent s’enfuir au loin. J’ai une pensée pour celles et ceux qui, inversement veillent à la tombée de la nuit. J’imagine que le cadre leur apparait à mesure que le soleil décline, qu’il prend corps et se renforce avec l’obscurité à l’inverse finalement de cette étoile qui dicte la temporalité de nos veilles à tous. J’ai en fait assisté à un coucher de cadre quand eux et elles ont vu son lever. J’aime cette symétrie.