© Sabine

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Pascale

samedi 31 décembre 2022 08:26

Au réveil de ce matin, j’étais synchro avec la terre, avec sa rotation, dans ce cosmos en mouvement et je me suis sentie au cœur de ce tout ; sensibilité accrue d’en faire partie. Ça m’a rassurée, réconfortée, c’était un moment « juste ». Arrivée au pied du lieu de veille, une couverture de nuages au-dessus de la vallée. Seul le haut des collines, les plus hauts arbres et le haut du clocher surgissaient. Je suis entrée. Un cadre lumineux. Je me suis avancée puis reculée pour être dans le cadre. Ne pas en sortir, un astre magique. Proposé. Etudié. C’était un tableau. J’y étais dedans, discrètement, Juste une silhouette dont les contours étaient ébauchés.

La lumière et le cadre ont disparu subitement. Je m’en suis remise au cadre de bois. C’était plus large, plus libre. Le Soleil s’est levé très lentement, les nuages se sont estompés, Capdenac-Gare a disparu de mes yeux éblouis. J’ai avancé au bord de l’abri puis reculé au fond. Plusieurs fois. En reculant, le cadre se rétrécissait, la lumière baissait, le froid arrivait et mon corps entraperçu chutait dans le vide. En avançant, je reprenais pied sur la falaise, le soleil me réchauffait et m’éclairait, le cadre disparaissait. La vie est devant, elle est en avançant, toujours.

Je me dis que je suis bien éloignée de la proposition et de son titre. Je n’ai pas l’impression d’avoir veillé sur rien ni sur personne. Je pensais pourtant que ça allait être autour de ce sujet. J’ai seulement localisé le quartier où ma fille Flore habite et où, à cette heure, sous la chaleur de la couette, elle dort encore.

J’ai seulement fait attention et me suis donnée à vivre un évènement quotidien, devenu banal, et pourtant magique… J’ai repensé aux gens de la préhistoire, vivant dans un sage dénuement, plus en lien avec la nature, plus simples, plus essentiels. Merci pour cette proposition et cette heure de prise de contact avec la terre, la vie, la mienne encore là, qui passe. Cet instant l’a rendue plus juste. Merci à cette belle chaîne humaine dont j’ai le bonheur de faire partie aujourd’hui.