© Marlène

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Réjane

mercredi 19 octobre 2022 18:02

La cloche sonne, c’est l’heure. Je vais passer une heure dans ce bel espace, seule, en sécurité dans ce lieu improbable. D’abord l’odeur, envoutante, puis la chaleur malgré le vent qui souffle dehors. Vue plongeante sur Capdenac, la ville et son écrin de verdure. Je vois loin. Je veille. J’imagine les veilleurs d’autrefois qui attendaient l’ennemi. Ici, tout est calme. La ville est vivante, certes, mais aucun bipède sur pied. Seulement des voitures qui circulent. Pas de soleil sur aucun horizon – du coup je ne peux m’orienter – le ciel est gris brumeux aujourd’hui.

Les minutes passent à leur rythme sans que je puisse les compter. Alors je compte mes pas – 10 dans un sens, 10 dans l’autre ? J’ai peut-être fait 100 pas. Les nœuds du Douglas m’observent. Le cadre lumineux se projette dans le vide et m’inclut ou pas. Pas de côté, pas devant, pas dans l’autre sens. Le temps est en suspend et la ville s’enguirlande. Le Lot aussi prend des points de lumière qui flottent en silence. Admiration des oiseaux qui jouent avec les courants, vite fait, il faut se coucher. J’ai cru voir un cavalier sur la route, ce n’était qu’une moto. Le vent agite les arbres autour de moi mais la structure fait comme un cocon chaleureux, un nid que je devrai quitter, là, tout à l’heure, non, plus vite, la cloche sonne, la porte s’ouvre, c’est déjà fini.

Merci à Derrière le Hublot