© Nadège

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François

mercredi 15 juin 2022 20:39

A peine entré dans l’objet abri, la chaleur m’assaille.

Je me concentre sur la rivière. Le lot semble immobile avec le reflet des arbres aux contours très précis. Mais cela ne me rafraîchit pas. Devant moi le reflet de l’éclairage intérieur crée un cadre lumineux suspendu sur le paysage. A l’intérieur de ce cadre apparaît un autre cadre plus petit avec les arbres dans mon dos et le soleil posé sur la ligne d’horizon face à moi, reflet dans le reflet. Je ruisselle, le front, la nuque trempés, mon tee shirt est déjà bon à essorer et moi aussi. La chaleur de la journée s’est installée, écrasante. malgré la porte restée ouverte. Mais je dois rester !

Le vol incessant des martinets crée une danse vertigineuse. Je ne les avais jamais observés de si près et leurs évolutions m’entraînent. J’ai l’impression de partir avec eux. Puis mon regard redescend sur la ville où il y a peu de mouvements. Quelques voitures, camions et un autobus circulent mais tout cela semble loin. Les rues, les maisons, la gare ressemblent à un décor miniature. Je revois une maquette ou plutôt un grand dessin posé sur la table lorsque j’étais enfant sur lequel je déplaçais des petites voitures avec lesquelles je jouais longtemps.

Je réalise que l’ombre avance sur les toits. C’est assez curieux de voir le soleil face à moi et cette ombre qui s’allonge en bas. Les maisons en direction d’Asprières sont encore dorées par le couchant et forment un trait brillant qui m’entraînent vers les collines. Le paysage se transforme sous l’effet de la lumière.

La chaleur est toujours là mais ces découvertes m’en éloignent un peu. Je n’ai pas de montre, ni de téléphone et je constate que je ne sais plus estimer quelle heure il est. Le temps s’étire vite ou non je ne sais pas. La cloche de l’église a marqué les premières vingt minutes et ensuite je ne sais pas. Au bout du compte c’est comme un voyage où l’espace et le temps m’entraînent. Dommage que l’on aie droit qu’à une seule veille.