© Catherine

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Luc

samedi 23 juillet 2022 06:27

La nuit est déjà bleue et la terre a pris des couleurs. On peut voir Capdenac le bouquet de rails et la ville qui dort encore. Un long camion vient avec la délicatesse d’un bijoutier faire le tour du rond-point puis file vers l’Ouest. Le soleil ne montrera qu’une fine ligne de rouge entre les planches de nuages d’ombre, des nuages sans eau, des nuages justes remplis d’ombre. Puis comme un fer au feu le soleil brillera progressivement jusqu’à comme la mort, ne pouvoir être regardé en face. Sans se montrer tout entier il disparaitra sous l’aile bleue du ciel. Je surveille l’arrivée des envahisseurs voraces. Mais ni les romains ni les chars de Cosaques ne viendront ce matin. Capdenac pourra vivre encore un jour dans la paix. Voilà l’angelus qui sonne, l’heure de ma naissance, il ne se conclue pas par les trois coups de cloches “pour les biens de la Terre” comme savait les donner Flavie au clocher de Reilhac. Le Lot sort sans un pli dans ses draps, il est comme un miroir de glace. Un personnage gros comme un insecte le longe lentement et disparait dans les bosquets. La tour Eiffel, bergère impassible, veille sur le troupeau des wagons immobiles. Un petit rouge-queue vient sautiller sur le rempart, à mes pieds. Quand je recule dans cette cabine de veilleur et que je passe la surface de la lumière ma silhouette apparait comme un hologramme sur le paysage. Puis je me mets en situation d’avoir ce cadre de lumière comme cadre du paysage et tout est en ordre. Voilà… Mon torticolis est encore là ! Il faut que je trouve un kiné pour que tout soit parfait.  

Luc